Alzheimer : Prix de la recherche de la Fondation Rennes 1

Le 14 octobre 2020, la Fondation Rennes 1 a remis son Prix à Jean-Pierre Bazureau, Professeur à l’Université de Rennes 1. Cette distinction vise à mettre en lumière les travaux d’une équipe de chercheurs de l’Université de Rennes 1, répondant aux critères d’excellence académique et d’innovation en lien avec le monde socio-économique.

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JP Bazureau – Prix Recherche 2020 – Copyright : Fondation Rennes 1

Les travaux de recherche ont permis la découverte d’une molécule issue d’une éponge marine, capable de lutter contre la maladie d’Alzheimer.

En matière de nouvelles molécules pour l’industrie pharmaceutique, la mer et plus particulièrement les éponges marines, ont offert des possibilités d’innovations inattendues. Au sein de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (Université de Rennes 1/CNRS/ENSC Rennes/INSA Rennes), Jean-Pierre Bazureau et François Carreaux travaillent depuis 16 ans sur la Leucettamine B, molécule présente dans la Leucetta microraphis, une éponge marine du Pacifique Sud. Cette petite molécule a été la source d’inspiration pour la conception d’une nouvelle famille thérapeutique, les leucettines. Grâce à une collaboration
académique et industrielle avec la Station Biologique de Roscoff, et en partenariat avec Laurent Meijer, biologiste des protéines kinases de renommée mondiale et directeur de l’entreprise Perha Pharmaceuticals, ces travaux d’innovations thérapeutiques ont mis en évidence que ces molécules appelées leucettines offrent d’excellentes aptitudes de régulation d’une des protéines responsables des déficits cognitifs de la trisomie 21 et de la maladie d’Alzheimer, l’enzyme « dyrk1A ».

Eponge Marine – Leucetta-microraphis – Copyright : Fondation Rennes 1

La trisomie 21 pour comprendre Alzheimer

Pour comprendre la maladie d’Alzheimer, les chercheurs se sont basés sur le fonctionnement de la trisomie 21. « Chez l’homme, 518 protéines (kinases) servent à réguler la vie des cellules. Lorsqu’elles sont suractivées, cela induit des pathologies » explique Jean-Pierre Bazureau. Parmi elles, la protéine “dyrk1a” occupe une place particulière car elle est présente en quantité anormale sur les 3 chromosomes de la trisomie. « Quand « dyrk1A » est suractivée, elle déclenche donc des symptômes tels que la difficulté de mémorisation et de localisation spatiale et temporelle. »

Un démarrage des essais cliniques en 2021

L’administration des leucettines sur souris porteuses de trisomie 21 montre une nette amélioration des comportements cognitifs et une stabilisation des problèmes de mémoire. Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses de sélection à court terme d’un candidat médicament pour des essais cliniques. Ces premiers essais débuteront en 2021.
Après un premier brevet obtenu en 2007 et un second très prochainement, les travaux de Jean- Pierre Bazureau et son équipe peuvent désormais passer à la vitesse supérieure.

Publié le 20/10/2020

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